Dans l’art de Mlle Amy Nimr (galerie Vignon), l’Occident remporte une victoire sur l’Orient. Nous avons affaire à une Égyptienne dont quelques toiles de début, curieusement, s’apparentent aux miniatures persanes. Mais, à la conception narrative et décorative de la peinture se substitue la conception plastique, dramatique (valeurs tactiles et clair-obscur) qui est proprement européenne. Les natures mortes récentes de Mlle Amy Nimr, aussi monumentales que celles de Tchélitchew, et ses figures liées à des atmosphères très denses, constituent de beaux témoignages d’un talent viril mis au service d’une volonté constructive et d’un sentiment assez pathétique. Quelques dessins ont peut-être plus de relief encore, plus d’accent, plus de style que les peintures.
Joan Junger (galerie Percier), un jeune Catalan plein de charme et de fougue, saura, souhaitons-le, se défier d’une certaine facilité, d’une certaine faconde qui lui sont naturelles, et donner une base solide, organique, à ses fraîches et trop agréables improvisations. —Jacques Zucker (galerie Bonaparte) évoque la Palestine en des tons chauds, fondus l’un dans l’autre, bien accordés, et avec une sorte de fébrilité romantique qui fait songer à l’écriture de Menkès. Les sanguines de Jacques Zucker sont remarquables. —Le Japonais Sanyu (id.) dessine au pinceau comme dessinaient ses ancêtres, mais non sans s’inspirer tantôt de Picasso, tantôt de Van Dongen. Il déforme avec esprit et quelques lignes lui suffisent pour exprimer une attitude, un mouvement. —L’architecte et l’aquarelliste américain Woodner-Silverman (galerie Simonson) rapporte d’un voyage en France et dans tout le bassin de la Méditerranée une jolie série
Chez Marcel Bernheim, dans un groupe d’aquarellistes, Asselin et Marquet se distinguent